Pendant plus d'un an, j'ai fréquenté un terrain vague situé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. J’ai exploré à ma manière les différentes atmosphères de ce lieu situé entre urbanité et biodiversité, entre clôtures et nature.
Hebdomadairement, je suis allée à la rencontre de cet espace en perpétuel changement. J’étais particulièrement attiré par ses petits détails banals qui s’y trouvaient comme des objets abandonnés ou des infrastructures désuètes. Ces petits riens devenaient pour moi des élans pour des rêveries solitaires et m’amenaient à faire des images et à écrire des notes poétiques à propos de cette expérience.
Peu importe comment je me sentais au moment de mes visites, le terrain vague me comblait d’un sentiment d’apaisement. Il est devenu alors un lieu de recueillement et me permettait de plonger dans mes pensées et mes envies d'évasion. Et à partir de cet état d’esprit, j’ai voulu aller plus loin dans mon expérience sensorielle de ce territoire transitoire en allant au-delà du sens de la vue. J’ai créé des interventions performatives captées par vidéo où mon corps entrait en interaction avec la topographie de cette terre en friche.
Avec candeur et contemplation, je perçois cette mise en commun de mes sens comme une manière de brouiller les frontières entre les saisons qui se succèdent, entre les mots et les images, entre ma voix et l’espace.